Mise à jour du communiqué du 9/03/2022
Le 9 mars à 11h22, les installations nucléaires de Tchernobyl ont perdu leur dernière source d’alimentation électrique externe. Il est impossible de vérifier le niveau de radiation, que ce soit sur le site ou sur l’ensemble de la zone d’exclusion. Dans son communiqué du 11 mars, 15h05, l’organisme ukrainien de contrôle de la sûreté nucléaire (SNRIU) confirme que « la situation réelle sur le site est actuellement inconnue ».
Information rassurante, si elle est avérée, les forces armées russes auraient donné l’autorisation de procéder à la réparation de la ligne électrique endommagée.
Autre bonne nouvelle, selon la direction de l’ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl, actuellement basée à Slavoutytch (à une cinquantaine de km au NE du site), du carburant diesel a été livré pour les générateurs qui assurent l’alimentation électrique d’urgence des installations d’entreposage du combustible nucléaire irradié (ISF-1 et ISF-2) et de l’arche qui abrite le réacteur n°4 accidenté. C’est très important car les informations réunies par la CRIIRAD le 9 mars indiquaient que les réserves ne couvraient les besoins que pour 48h.
Les précisions du SNRIU sur les risques associés à une perte totale d’électricité
Dans son communiqué du 10 mars 20h, le SNRIU a précisé son analyse des risques en cas de panne totale, incluant l’alimentation électrique de secours. Le personnel perdrait alors de nombreuses fonctions importantes pour la sûreté : contrôle à distance du niveau et de la température de l’eau de la piscine ISF-1 qui contient 19 442 assemblages de combustible irradié, régulation du niveau de l’eau, opérations de traitement, contrôle de la situation radiologique, etc.
De plus, la température de l’eau de la piscine de refroidissement va progressivement augmenter. Le SNRIU indique qu’une température atteignant 40°С pourrait entraîner des pannes au niveau de certains instruments de mesure et qu’il serait alors très compliqué pour le personnel de contrôler les urgences et les accidents potentiels. La situation radiologique se détériorerait également de manière significative et l’exposition du personnel augmenterait.
Rédaction : Corinne Castanier
Relecture : Jérémie Motte, Julien Syren