Hier 6 mars 2022 à 16h20, l’agence de régulation nucléaire ukrainienne (SNRIU) publiait un communiqué indiquant que la source de neutrons « NSA » située sur le site de l’Institut de Physique et de Technologie de Kharkiv (KIPT) était « sous le feu » et que le bâtiment qui l’abrite avait subi des dommages, ainsi que certains de ses équipements.

Toujours d’après SNRIU, « la source NSA est conçue pour la recherche scientifique et appliquée dans le domaine de la physique nucléaire, de la science des matériaux radioactifs, de la biologie, de la chimie et pour la production de radio-isotopes médicaux.

L’installation de recherche comporterait 37 assemblages de combustible nucléaire (uranium faiblement enrichi), récemment rechargés. Le réacteur aurait été placé dans un état sous-critique profond (destiné à empêcher la possibilité de réaction en chaîne auto-entretenue) dès le 24 février 2022 (lancement des hostilités).

Dans une mise à jour publiée le 7 mars à 11h30, le SNRIU indique que le personnel opérationnel « a procédé à une vérification du site, des structures et de ses systèmes et composants », sans détecter plus de dommage. A ce stade aucune indication ne montre que de la matière radioactive ait pu être dispersée.

Il est cependant difficile de vérifier cette dernière affirmation en se basant sur les mesures disponibles en ligne.

D’après le site SaveEcobot, la station de mesure de débit de dose de Kharkiv, la plus proche, à environ 18 km du site au sud de la ville dans la zone de l’aéroport international, ne fournit plus de données depuis le 23 février.

Les stations disposant de données actualisées ce jour sont plus éloignées et toutes situées à une distance supérieure à 50 kilomètres du site. Les mesures observées à 8h ce matin sur ces différentes stations (1 seule valeur par jour publiée sur le site) ne montrent pas de différence avec celles observées avant le 6 mars.

L’équipe de la CRIIRAD poursuit son activité de surveillance et rendra compte en cas d’évolution significative de ces informations.